dimanche 19 octobre 2014

Histoire 6 : Luna



 Il était une fois une petite fille qui naquit sous un rayon de Lune. Ses parents l'appelèrent Luna.
 

L'enfant était si ravissante que la Lune lui souriait chaque nuit.

 En guise de doudou, on avait offert à Luna un beau foulard de soie. Elle l'aimait beaucoup.

 Les mois passèrent, et quelques années. Luna ne se séparait jamais de son doudou. Elle aimait bien se promener avec dans le palais. 


 Elle restait des heures dans les jardins à regarder les fleurs, les papillons, les lapins. 


 Mais un jour, le vent emporta son foulard de soie. Il vola par dessus les murs. Luna pleura. 


 Elle ne se découragea pas et partit à sa recherche. 


 Elle rencontra un serpent et lui demanda s'il avait vu le foulard. Le serpent ne répondit pas. Il tenta de la mordre, mais Luna se sauva. 


 Elle croisa un cavalier et demanda la même chose. Il reconnut la petite princesse et voulut la ramener chez elle dans le palais. Le cheval se cabra pour l'en empêcher et dit à Luna de chercher près des palmiers.   


 Luna courut vers une oasis. Elle trouva son doudou accroché dans les feuilles. Elle était trop petite pour l'attraper. Elle se mit à sangloter. 


La nuit venue, la Lune fut émue de voir la petite si triste. Elle lui proposa de l'aider à condition qu'elle vienne ensuite l'embrasser. Luna sourit.

 Le foulard se décrocha de l'arbre, se glissa sous ses pieds, et il fila vers le ciel étoilé. 


 Il déposa la fillette sur la Lune. Elle lui fit un gros bisou pour la remercier. 


 Puis Luna repartit vers le palais. Elle voulait maintenant se reposer, avec son doudou magique adoré.




lundi 13 janvier 2014

Histoire 5 : Le Petit Dragon


Il était une fois un couple de dragons qui vivait, comme tous les dragons, sur les nuages.



Ils s'aimaient beaucoup et un jour, trois oeufs furent pondus dans leur nid.



Les dragons vivent très longtemps et la gestation des petits est plutôt longue aussi. Ainsi, neuf ans plus tard, les bébés finirent par naître. La famille était au comble de la joie.



Comme tous les papas dragons, celui des trois petits passa du temps à leur apprendre à cracher du feu. Car au pays des dragons, on aime manger chaud.




Au bout d'un moment, un des fils sortit sa première flamme, puis le deuxième. Le papa fut très fier d'eux. En revanche, le troisième ne parvint pas à cracher la moindre flammèche. Ce qui sortait de sa bouche était tout autre chose. Mais personne n'avait idée de ce que c'était vraiment.
 



Le petit dragon voyait bien qu'il rendait ses parents inquiets, surtout son père. Et ses frères se moquaient de lui. Pourtant, il aimait bien cracher sa drôle de "chose".




Un jour, le père fut excédé par les bizarreries de son fils. Il lui interdit purement et simplement de recommencer à cracher. Le petit dragon était déjà assez triste d'inquiéter tout le monde. Il avait même parfois honte. Mais maintenant il ressentait de la colère. Il décida de partir du pays des nuages.
 




Une nuit, pendant que tout le monde dormait, il se laissa tomber sous le grand manteau blanc.
 




Il découvrit un pays étrange. Jamais le petit dragon n'avait imaginé ça. Il voulut le visiter.
 




D'où il venait, là-haut dans les nuages, personne n'avait peur de lui. À part les oiseaux bien sûr. Les autres dragons étaient simplement gênés par sa fantaisie. Mais ici-bas, les créatures qu'il croisait fuyaient dès qu'elles le voyaient. Le petit dragon n'avait même pas besoin d'ouvrir la bouche.
 




Au bout du compte, il se sentit désespéré. Il comprit qu'il n'avait sa place nulle part. Il se mit à pleurer et... à cracher tant qu'il pouvait.





Loin de lui, un enfant regardait ce qui se passait. Puis un autre enfant rejoignit le premier, et encore un autre, jusqu'à former un grand groupe.
 




Tous les enfants se dirigèrent alors vers le dragon. L'un d'entre eux demanda :
- Comment tu fais ça ?
- Comment je fais quoi ? dit le dragon, étonné.
- Toutes ces couleurs qui sortent de ta bouche.
- Mon papa me l'a appris, expliqua le petit dragon. Mais malheureusement ce ne sont pas des flammes.
- Des flammes ? Quelle horreur ! Heureusement que ce ne sont pas des flammes ! Tu as de la chance d'avoir un papa qui t'a appris ça. C'est très joli, dit le garçon.
Le petit dragon en resta sans voix.
 




Il repensa à sa famille. À ceux qui s'étaient moqué de lui. Mais surtout à son père.
- Dis, tu peux recommencer à cracher tes couleurs s'il te plaît ? demanda l'enfant.
- Hum... Non, j'ai faim, soupira le dragon.
Sur ces mots, tout le monde partit.
 




Le petit dragon finit par sourire de cette situation. Il avait le ventre vide et pensa qu'en haut, on devait commencer à s'inquiéter pour de vraies raisons. Il s'envola rejoindre les siens.
 



Tout le monde fut très content de le retrouver et ils mangèrent tous de bons oiseaux grillés.




Depuis, le petit dragon mène une vie tranquille. Il n'a plus jamais craché ses couleurs devant les autres dragons, incapables de les apprécier. Il le fait juste en cachette parfois, quand tout le monde a le dos tourné, pour les enfants du pays en dessous des nuages.

jeudi 11 juillet 2013

Histoire 4 : Les Bébés et l'Oiseau



Il était une fois un village tranquille où vivaient en harmonie les hommes, les femmes, et les enfants.




Les femmes qui attendaient des bébés étaient reliées à eux par le cordon ombilical. Comme toutes les femmes du monde. Sauf que dans ce village-là, les bébés ne se développaient pas dans le ventre, mais à l'extérieur. C'était comme s'ils flottaient dans l'air. Et quand les bébés étaient assez grands, le cordon se détachait tout seul.




Un jour, un grand oiseau au bec tranchant arriva dans le village et prit l'habitude de couper le cordon ombilical reliant certaines femmes à leur futur enfant. Les bébés qui n'étaient pas suffisamment développés mouraient. Les autres s'en sortaient. C'était la panique générale. Mais personne ne pouvait rien y faire. L'oiseau recommençait. 



Alors, un enfant parmi les autres se sentit rempli de colère. Il n'en pouvait plus d'assister à ce spectacle. Il décida de partir jusqu'au repère de l'oiseau pour l'empêcher de revenir. 




Il suivit l'oiseau à travers les plaines désertiques, les amas de rochers, les rivières tumultueuses. Il ne fallait pas qu'il le perde de vue. 





Finalement, il arriva, essoufflé, jusqu'au nid de l'oiseau. Ce dernier fut très surpris de voir cet enfant chez lui :
- Mais ! Que fais-tu là, toi !? dit l'oiseau.
- Je viens du village où tu ne te gênes pas pour faire tes vilaines choses, répondit l'enfant.
- Ah ? Comment m'as-tu trouvé ? Tu es courageux.
- Et tu es un monstre.
- Je ne peux pas m'en empêcher. Regarde-moi. Avec des plumes pareilles, je n'attire personne et aucun autre oiseau ne veut me faire de bébé. Alors je me venge.
- Ça ne sert à rien. Tu aurais mieux fait de demander de l'aide. Chez nous on a une teinturière qui pourrait préparer de très belles couleurs pour régler ton problème. Mais après ce que tu as fait...
- Ah vous avez ça ? demanda l'oiseau en écarquillant les yeux. Elle pourrait me teindre en rouge ?
- Malheureusement tu as coupé le cordon qui la reliait à son bébé. Il est mort. Penses-tu qu'elle te le pardonnera ?
- Elle sera bien obligée si elle veut que j'arrête de faire mes vilaines choses, dit l'oiseau. Retourne d'où tu viens et dis-le lui. Je reviendrai dans deux jours me faire teindre ma robe.
Sur ces mots l'oiseau tourna le dos à l'enfant, et ce dernier retourna chez lui. 





Arrivé au village, il faisait nuit. Mais la nouvelle se répandit que l'enfant avait parlé à l'oiseau et tout le monde se précipita autour de lui pour l'écouter. Il leur raconta la discussion qu'ils avaient eue.
- C'est hors de question ! dit la teinturière, pleine de chagrin.
- Mais si tu refuses, il reviendra et d'autres bébés mourront. Nous ne connaîtrons plus jamais la paix, insista l'enfant.
- De toute manière, la paix est terminée pour moi ! dit la teinturière.
Elle essuya une larme avant d'ajouter :
- Je sais, je me montre égoïste. Laissez-moi tranquille cette nuit, je vais y réfléchir. A demain...
Et tout le monde alla se coucher. 



Le lendemain matin, à l'aube, de nombreuses personnes attendaient déjà devant la maison de la teinturière. Cette dernière finit par se montrer. Le silence était général. Elle annonça :
- La nuit porte conseil et ma colère a diminué. Il n'y a pas de raison que ce monstre continue ce qu'il fait. Je vais l'aider à repeindre ses plumes.
Tout le monde cria de joie.
Puis elle retourna dans sa maison pour préparer ses couleurs.


  

Comme prévu, l'oiseau finit par arriver au village. Cette fois-ci il ne trancha aucun cordon. Il se posa devant l'enfant qui était courageusement allé le chercher. La teinturière était à ses côtés.
- Alors ça y est ? Tout est prêt pour donner de l'éclat à mon plumage ? demanda l'oiseau.
- Tu pourrais commencer par nous saluer et t'excuser pour tes actes, répondit sèchement la teinturière.
- Contentons-nous de régler cette histoire. J'ai fort à faire. Je ne suis plus si jeune, soupira l'oiseau.
- J'ai passé de nombreux jours à pleurer mon enfant et à te maudire, dit la femme. Mais je n'ai plus de temps à perdre avec ça. La teinture est prête pour que tu puisses faire ce que tu as à faire.
- Parfait, au travail !
Et des gens du village allèrent chercher les pots de couleurs.




Tout le monde s'appliqua à peindre les plumes du volatile. Même les femmes qui avaient été séparées de leur enfant.
Petit à petit, le noir sinistre faisait place à un rouge flamboyant. 





Le travail dura une journée entière. Finalement, la lueur de peur que l'on avait pu lire dans les yeux des villageois avait laissé place à de l'admiration.
L'oiseau lui-même fut ébloui par sa beauté. Il resta un moment silencieux avant de dire :
- Merci. Je n'aurais jamais imaginé me débarrasser de mon plumage noir. Grâce à vous je ne serai sûrement plus seul. Je ne pourrai jamais me faire pardonner pour le mal que je vous ai fait. Mais pour vous montrer ma reconnaissance, je reviendrai avec mon futur bébé.




Alors l'oiseau s'envola vers un destin plein d'espoir.




Quelques mois plus tard... 




... il tint sa promesse.

lundi 6 mai 2013

Histoire 3 : Les Vilains

                      

Il était une fois une araignée, un serpent et un virus qui se retrouvaient tous les jours pour discuter de leur journée. C'était leur moment de détente et chacun y mettait du sien pour raconter aux autres comment il avait réussi son coup pour le repas du jour.


                   
 
L'araignée racontait généralement la même chose :
- Héhé, j'étais tranquillement cachée dans un coin quand j'ai senti un idiot se prendre dans ma toile. Aujourd'hui c'était un moustique. Vous auriez dû le voir se débattre alors que c'est I-M-P-O-S-S-I-B-L-E de s'en sortir. Il était terrifié. J'en salivais d'avance...
- T'es quand même une sacrée sadique de raconter ça aussi crûment, réagit le serpent. Pour un vulgaire moustique en plus...
Le virus ne dit mot.
L'araignée, légèrement piquée, rétorqua :
- Tu manques pas d'air mon vieux ! Et si tu nous racontais comment tu te prépares ton petit repas, hein ?
- Moi ? Bof... Je m'enroule toujours autour du premier rat venu, je l'étouffe et puis je le gobe, pas de quoi en faire un fromage comme toi.
Le virus finit par ajouter son grain de sel :
- Vous êtes aussi indélicats l'un que l'autre ! Toi l'araignée, tu épuises ta victime jusqu'à la maintenir dans un état lamentable qui ne la tue même pas, puis tu la sirotes de temps en temps comme une voleuse... Quant à toi, cher serpent, tu ne fais pas mieux puisque tu engloutis ton rat parfois vivant à ce qu'il paraît...
L'araignée et le serpent le regardèrent subitement avec une agressivité non dissimulée.
- Je rêve ! Le virus nous parle de délicatesse, tu entends ça, serpent ? dit l'araignée. Qui donc s'infiltre dans l'organisme des autres pour détruire leurs défenses immunitaires ? Qui affaiblit de l'intérieur, ronge, détruit ? C'est n'importe quoi !
Le virus, amusé, répondit :
- Je trouve ma méthode assez classe, au contraire. Vous savez, c'est pas si facile que ça de réduire en miettes une armada de globules blancs...

Sur ces mots, personne n'eut envie de continuer la discussion. Chacun ruminait ce qui venait d'être dit, et repensait à sa manière de faire.


              

L'araignée revit le moustique s'empêtrer dans ses fils...


                

... et se rappela son excitation lorsqu'elle se jeta sur lui pour l'envelopper dans un cocon de soie.
 

             

Le serpent revit le rat fureter dans un coin... 

  
            

... et se rappela son excitation lorsqu'il passa à l'attaque pour le gober. 


             

Le virus eut une vision beaucoup plus grandiloquente encore, se représentant un tas de monde ne se doutant de rien...


            

... alors qu'il est là, partout, qu'il s'infiltre, petit à petit, malgré les résistances. 


              

Au bout du compte, ce fut l'araignée - quelle bavarde celle-là - qui brisa le silence qui s'était installé :
- Vous savez, je vous trouve injustes. Peut-être que je le sirote mon moustique, mais imaginez un monde sans araignée... Il n'y aurait que ça, des saletés d'insectes, pas vrai ?


               

Le serpent enchaîna :
- C'est pas faux. Mais gardez bien à l'esprit que si nous, les serpents, n'étions pas là, les rats pulluleraient. Vous aimeriez ça ?
 

              

Le virus termina :
- Quoi que vous en pensiez, si moi et mes collègues n'existions pas non plus, qui pourrait se charger de réguler la population de ces odieux humains ?


              

Tous semblèrent assez d'accord, ce qui installa un climat de bonne humeur. Mais ce que l'araignée, le serpent et le virus n'avaient pas vu, c'était que justement, un humain se tenait dans les parages.
Et il les avait écoutés avec une grande attention.


            

Il arriva doucement dans l'espoir de ne pas leur faire trop peur. Mais à sa vue, les créatures étaient prêtes pour prendre la poudre d'escampette.
L'humain voulut les rassurer en disant qu'il n'avait pas l'intention de les tuer, mais simplement de discuter.
L'araignée, le serpent et le virus ne furent que très moyennement convaincus... Cependant, l'homme leur fit tellement de flatteries qu'ils décidèrent malgré tout de rester, à une distance raisonnable.
C'est vrai qu'ils avaient parlé avec une rare intelligence et ils s'en félicitèrent tous du regard...

 
           

Tout de même, l'araignée se demanda pourquoi diable cet humain voulait discuter avec elle et ses camarades. Ce qu'ils avaient dit avait peut-être été intéressant, mais que voulait-il raconter au juste ? Elle lui fit part de ses réflexions. L'homme répondit :
- Et bien je me sens un peu seul et j'ai envie de discuter, c'est tout. Un peu comme vous l'avez fait. C'est si étrange que ça ?
- Oui, c'est étrange. Un humain ne discute pas avec nous autres. En général ça cherche à nous tordre le cou, dit le serpent.
- Normal, les gens ne vous aiment pas, vous leur faites peur.
- On leur fait peur ? s'exclama l'araignée avec de grands yeux.
- Mais oui, regarde-toi, tu es affreuse avec tes pattes velues.
- Mais quel rustre ! Et après il veut nous mettre à l'aise et discuter...
L'araignée était tellement vexée qu'elle se renfrogna et ne prêta pas attention au serpent et au virus qui se moquaient d'elle en silence. Le virus ne perdit pas le nord et dit :
- Bon, tu veux parler de quoi, humain ?
- Hum... En fait je voulais vous dire que je suis d'accord avec vous. C'est vrai que vous êtes vraiment pénibles, surtout toi - il regarda précisément le virus - mais vous êtes terriblement nécessaires en ce monde.
Le virus ne se décontenança pas :
- Oui oui, on sait, nous sommes extraordinaires et indispensables. Mais toi ? À Quoi tu sers au juste dans la vie ?
L'homme écarquilla les yeux.

 
            

Il n'eut même pas le temps de répondre que le serpent se lança dans les accusations :
- Mais oui ! Il paraît que tu t'es installé partout sur la planète, un cousin me l'a dit.
- Tu détruis beaucoup de choses pour t'installer d'ailleurs, continua le virus. Des forêts comme celle-ci par exemple. C'est pourtant beau une forêt non ?
L'araignée arrêta de bouder et saisit l'occasion de se venger en continuant le procès :
- Parfaitement ! Espèce de brute ! Et personnellement, j'ai des copines qui m'ont dit avoir vu des humains tuer des animaux pour le plaisir.
- Sans parler de torture, dit le serpent. Un jour, alors que je m'apprêtais à engloutir un rat, ce dernier était en train de dire à son voisin que vous, les humains, faites des tests sur eux. Vous êtes complètement malades ou quoi ?

Les trois créatures dévisageaient l'homme avec indignation. Ce dernier tenta de se justifier :
- Je ne vais pas contredire tout ça. Mais vous savez, nous aussi on doit manger, on doit construire nos maisons pour ne pas mourir de froid, et on doit bien inventer des médicaments pour guérir des maladies, dit-il en lançant un oeil mauvais sur le virus.

L'araignée, le serpent et le virus l'écoutèrent mais ne semblèrent pas convaincus :
- Oui oui oui, dit le virus, mais qu'est-ce qui vous oblige à vous installer partout en définitive ? Et à tuer pour le plaisir ?

Au bout d'un moment, l'homme en eut assez de tous ces reproches :
- Mais tu ne penses pas que tu t'installes partout toi, avec les tiens, mon vieux microbe ? Et si vous le pouviez, est-ce que vous ne le feriez pas non plus, l'araignée et le serpent ? Et je ne parle pas que de vous, qui n'avez pas à vous plaindre, mais de toutes les créatures en général ! Tout le monde veut la plus grosse part du gâteau, c'est tout... Et tuer pour le plaisir, tuer pour le plaisir, on n'est pas tous comme ça ! Mais qu'est-ce que vous voulez, chez nous on s'entretue aussi pour nos idées, alors quoi ?
 

            

Les trois bestioles se regardaient sans mot dire. L'homme n'aimait pas le silence et poursuivit :
- Finalement on est là, on fait ce qu'on a à faire et puis c'est tout. On n'y comprend rien. C'est la vie. Si je me souviens bien, vous ne vous êtes pas gênés, au début de votre conversation, pour vous vanter des supplices que vous infligez à vos victimes, et à reprocher aux autres leurs méthodes.
L'araignée, le serpent et le virus restaient muets.
- Alors on est pareils, tous les quatre. Sauf que moi et les miens, on vous écrase sans problème si ça nous chante, finit par dire l'homme pour plaisanter.


           

Cela ne fit pas rire son auditoire qui se jeta sur lui en un éclair puis disparut aussi sec. 


         

L'homme ne put faire autrement, vu son état, que d'aller à l'hôpital se faire soigner. Le médecin qui s'occupait de lui, lui dit :
- Et bien mon ami, je vois que ce n'est pas votre jour ! Quelle poisse de se faire mordre par une araignée et un serpent, et d'attraper cette vilaine grippe ! Mais où est-ce que vous êtes allé traîner ?! Quoi qu'il en soit ne vous inquiétez pas, je vais vous administrer un traitement digne de ce nom.
- J'espère qu'il a été testé sur des animaux, pesta l'homme.
- Naturellement, dit le médecin en souriant.